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Source photo : Les Echos, Brune Poirson quitte la politique pour rejoindre le groupe hôtelier Accor, Avril 2021
Brune Poirson, faire bouger les lignes avec la Loi AGEC
La loi AGEC (Anti Gaspillage pour une Économie Circulaire), adoptée en 2020 en France, vise à réduire le gaspillage et à favoriser une économie plus durable. Elle repose sur cinq grands axes :
- La fin du plastique à usage unique
avec notamment l’interdiction des sacs en plastique, des tailles, de certains emballages
- Une meilleure information des consommateurs
avec notamment l’indice de réparabilité ou l’obligation de l’affichage environnemental (le meuble étant concerné en 2027 a priori) - La lutte contre le gaspillage et la promotion du réemploi
avec le déploiement de la consigne ou du vrac et l'interdiction de détruire les invendus non alimentaires - L’action contre l’obsolescence programmée
- L’amélioration du recyclage
avec l’extension des REP pour financer la gestion des déchets.
Pourquoi Brune Poirson nous inspire ?
«Rien ne m’arrêtera. Je suis fermement déterminée dans ma mission.»
Faire voter la loi AGEC n’était pas une mince affaire, et pourtant Brune Poirson, en tant que secrétaire d’Etat, y est arrivée !
Elle aborde les enjeux environnementaux et sociétaux avec pragmatisme pour essayer de faire bouger les lignes via l’offre et les entreprises, en fixant de nouveaux cadres de production et distribution plus raisonnée.
La loi AGEC a un impact direct sur l’activité de SmartBack avec l’interdiction de détruire les invendus, les injonctions à augmenter les tonnes de produits réemployés et à soutenir l’ESS.
Aujourd’hui, étant chez Accor en tant que directrice RSE du leader de l’hôtellerie, elle a le pouvoir d’inciter toute la filière à évoluer et elle le fait ! Elle incite son écosystème à repenser son impact pour vise plus de sobriété et d’équité. La vision de SmartBack se retrouve dans certains des messages qu’elle porte :
- l’importance de passer de l’international au local
- la nécessité d’intégrer des indicateurs qualitatifs à ceux quantitatifs pour prendre des décisions sur des critères plus holistiques
- la possibilité de repenser sa gouvernance pour intégrer les parties prenantes de son écosystème
Les axes RSE développés chez Accor
“Chez Accor, nos hôtels ce sont bien plus que des hôtels! Nous souhaitons en faire des espaces de coworking mais également des centres d'accueil pour les femmes victimes de violences… nous changeons la fonction des lieux afin de participer à la transformation d’un quartier.”
Selon elle, 3 principes sont essentiels à l’implémentation du développement durable dans la stratégie business d’une entreprise:
- la nécessité de partager un diagnostic commun en s’appuyant sur des faits scientifiques plutôt que sur des opinions préconçues.
- la redevabilité pour intégrer l’alignement des KPI financiers et extra financiers, ce qui implique une transparence totale et du partage sincère des données.
- la radicalité pour que la RSE soit vue positivement, comme un moyen de proposer une expérience différente.
Dans une interview d’Airplus en 2023, Brune explique comment l’hôtellerie doit favoriser l’intégration sociale, économique et environnementale locale de ses activités pour s’intégrer pleinement dans son territoire, sa culture, son écosystème plutôt qu’en misant sur la standardisation.
Un exemple marquant est l’auberge de jeunesse Jo&Joe Paris de Gentilly, conçu pour s’ancrer dans son environnement. Son aménagement a impliqué des artistes locaux pour la décoration et propose des formations aux employés, démontrant qu’un hôtel peut être un moteur de développement local.
Brune encourage à voir les efforts financiers à réaliser pour viser davantage de sobriété comme un investissement et une assurance contre les risques futurs, comme la crise énergétique actuelle. Si les initiatives pour favoriser la transition écologique peuvent représenter un coût initial important, à moyen/long termes elles permettent également de réaliser des économies majeures (efficacité énergétique, réduction du gaspillage, etc.). Plus on tarde à agir, plus ce coût sera élevé.
L’entreprise a fixé des objectifs de neutralité carbone d’ici 2050, incluant les émissions indirectes (scope 3). Un programme interne, School for Change, forme les collaborateurs pour éviter une opposition entre écologie et business et ainsi, transformer progressivement les pratiques internes et modes de décision.
Selon elle, l’intégration des critères environnementaux doit se faire au même niveau que les performances financières. Ainsi, les performances RSE doivent être partagées aux investisseurs, les dirigeants également rémunérés selon les résultats RSE observés avec un rythme de transition ambitieux, qui engage des changements durables sans mettre en péril le modèle économique.
